Milieux naturels et biodiversité
Classé Natura 2000, le parc reconstitue les paysages naturels des zones alluviales. Il offre un refuge précieux à une biodiversité riche et variée et joue un rôle déterminant pour les oiseaux migrateurs et hivernants dans une région où de tels sites deviennent rares.
Des milieux humides variés
Historiquement entouré par le Canal de Chelles et la Marne, le site de la Haute-Île a vu son visage totalement changer avec la réouverture des chenaux en 2006, l’aménagement d’îlots, de fossés et d’une prairie humide, potentielle frayère à brochet. Rapidement ces nouvelles zones humides ont été colonisées par de nombreuses espèces végétales aquatiques, par les insectes, amphibiens et oiseaux.
Aujourd’hui, trois types de roselières se sont développées dans les chenaux, offrant à la Gallinule poule d’eau et à la Foulque macroule des lieux pour se cacher. De nombreuses espèces d’oiseaux viennent nicher sur les plans d’eau : Canard colvert, Grèbe huppé, Grèbe castagneux.
Des aménagements spécifiques, tels que des buttes pour le Martin-pêcheur d’Europe, des gravières pour le Petit Gravelot et des radeaux empierrés pour la Sterne pierregarin, ont été créés afin de favoriser la nidification de ces espèces patrimoniales.
Pendant les périodes de migration, le parc devient un lieu très attractif pour de nombreuses espèces comme le Blongios nain, l’Aigrette garzette, les Fuligules milouin et morillon…
Le fossé de décantation destiné à alimenter en eau la prairie humide, est une zone idéale pour les insectes et les amphibiens. Les grenouilles y trouvent leur nourriture avant de devenir elles-mêmes des proies pour la Couleuvre. De nombreuses espèces de libellules comme l’Agrion à larges pattes et le Caloptéryx éclatant viennent également s’y reproduire et se nourrir dans les prairies et lisières environnantes.
Des boisements d’âges différents
Nés de l’évolution de la friche, les jeunes boisements du parc n’ont que quelques dizaines d’années d’existence. Composés de Bouleaux blancs, Frênes noirs et Érables sycomores, des espèces moins pionnières comme les Chênes et les Merisiers commencent à apparaître. Maintenus denses pour limiter l’accès du public, ces boisements offrent un habitat propice à la nidification d’oiseaux notamment l’Épervier d’Europe.
La présence de Lierre grimpant, de Gui des feuillus et le maintien d’un sous-étage arbustif attirent les grives et la Fauvette à tête noire. L’Écureuil roux, aimant construire son nid à la cime des arbres, est également de plus en plus fréquent dans le parc.
Le long de la Marne, la ripisylve d’Aulnes glutineux et de Saules blancs présente des arbres plus âgés. Les arbres morts, laissés en chandelle lorsqu’ils ne présentent pas de danger, servent de refuges aux pics. Le bois mort laissé sur place profite également aux insectes et autres décomposeurs.
Au sein de la ripisylve, des zones d’orties sont préservées pour favoriser l’installation de la Grande Cuscute, une espèce parasite de l’ortie rare et protégée dans la région.
Des moutons, des vaches et des chèvres pâturent la friche
La friche centrale est constituée de prairies, d’arbres isolés et de fourrés. Elle est divisée en quatre secteurs, gérés en rotation, pour maintenir une diversité de milieux ouverts et semi-ouverts favorables à une grande diversité d’espèces. Une gestion en pâturage mixte est mise en place en utilisant des races rustiques pouvant vivre en milieu humide : des bovins de race Highland Cattle, des moutons de race Solognote, et des chèvres des fossés et de race Lorraine.
Les zones herbacées et fleuries attirent de nombreux insectes, qui nourrissent ensuite des passereaux tels que l’Hypolaïs polyglotte et la Fauvette babillarde. Ces oiseaux nichent à l’abri des Cornouillers sanguins ou des aubépines.
Le Faucon crécerelle et la Buse variable y trouvent de riches terrains de chasse. Le Hibou des marais, parfois observé en migration, profite également de ces milieux ouverts pour se nourrir.
Grâce aux observations des passionnés d’ornithologie sur le parc et aux suivis réguliers des partenaires scientifiques bien avant son aménagement, le gestionnaire du parc possède une bonne connaissance de la biodiversité du site lui permettant d’adapter sa gestion pour une meilleure préservation.
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Sources :
- Parc départemental de la Haute-Île – Inventaire 2022-2023 et préconisation de gestion – LPO Ile-de-France – 02/2024
- Parc départemental de la Haute-Île – Inventaire 2020-2021 et préconisation de gestion – LPO Ile-de-France – 02/2022
- Inventaire des odonates des berges de la Marne sur les abords du Parc départemental de la Haute-Île – OPIE – 2023