L’histoire du parc
Situé sur les communes de Bagnolet et de Montreuil, le parc départemental Jean-Moulin - Les Guilands est un lieu à l’histoire atypique ancré dans un territoire qui a fortement marqué son aménagement et ses usages.
Une carrière de gypse de 13 hectares
Au 18ème siècle, les villes de Bagnolet et de Montreuil forment des hameaux dans la campagne à l’Est de Paris. Les activités principales sont la culture légumière et fruitière, l’agriculture et la viticulture.
Autre richesse notoire du territoire du parc à l’époque : le gypse affleurant. Il est récolté depuis le 17ème siècle pour la fabrication du plâtre. A partir de 1865, l’exploitation du site devient industrielle avec une carrière à ciel ouvert puis le creusement de galeries.
Le gypse, de très bonne qualité, sert alors aux constructions Haussmanniennes de Paris. Vers 1900, le site compte 250 ouvriers et s’étend sur 13 hectares avec une briqueterie reliée à la carrière par une voie ferrée. L’exploitation s’arrête en 1921 suite à de nombreuses grèves liées aux conditions de travail des ouvriers.
Cette ancienne carrière à ciel ouvert connait une seconde vie à partir de 1946 avec la création d’un centre international de moto-cross. Un circuit de 2 km de long est aménagé et accueille de nombreux prix dont les premiers championnats de France de moto-cross, le 17 juillet 1949.
Un parc réunifié pour offrir 26 hectares d’espaces verts aux habitantes
Dans les années 60, la topographie du site est une nouvelle fois bouleversée avec la construction de l’autoroute A3, dont les déblais servent à combler en partie les anciennes carrières. A cette même période, les constructions urbaines s’accélèrent avec l’installation de grands ensembles immobiliers. Les terrains trop en pente ou difficiles à aménager à cause de leurs sous-sols sont délaissés, ce qui sauve le site de l’urbanisation.
Au début des années 70, le parc Jean-Moulin est aménagé par l’ex-Département de la Seine sur la commune de Bagnolet. Situé entre deux quartiers densément urbanisés, la création de cette frange du parc permet d’isoler ces quartiers d’habitation des nuisances sonores de l’autoroute A3.
Côté Montreuil, toujours afin de contrer l’urbanisation du coteau, la ville se porte acquéreuse du site afin d’en faire un parc. Fortement fréquenté par les riverains, le parc des Guilands présente un paysage très différent entre la zone Nord créée dans les années 80 et la zone Sud dont une partie non-aménagée est retournée à l’état de friche.
Au fil des années, la fréquentation du parc se dégrade et certains lieux deviennent des squats ou des décharges à ciel ouvert.
Dans les années 90, le Département de la Seine-Seine-Denis, lancé dans une politique de création d’espaces verts, est à l’origine de la création d’un nouveau parc répondant aux besoins des habitant.es. Il est ainsi décidé d’étendre le parc départemental Jean-Moulin sur le site des Guilands pour en faire un lieu de détente et de nature de 26 hectares.
La Grande Traverse sera l’élément structurant de ce nouveau parc. L’inauguration de l’Arche de la paix en juillet 2006 marque la fin des gros travaux d’aménagement
L’union des deux parcs : la Grande Traverse
Débutant côté Bagnolet, au pied de la statue « A la santé de la Révolution » du sculpteur Ipoustéguy, La Grande Traverse donne à voir un magnifique point de vue sur Paris et ses monuments. Elle finit sa course vers la partie la plus naturelle du site d’où l’on aperçoit le bois de Vincennes et son château.
Cette vaste pelouse de 600 m de long relie les deux anciens parcs en franchissant la rue de l’épine par l’Arche de la paix. Tout en offrant au public une vaste surface bordée de boisements pour jouer ou se reposer, elle constitue la colonne vertébrale du parc et distribue ses principaux équipements : la Cour carrée, les aires de jeux, les jardins familiaux, la Maison du parc Jacqueline-Tamanini, le Stade des Guilands…
Inauguré en juin 2007, le parc est devenu au fil des années un centre d’attractivité dans un territoire très urbanisé permettant par ses paysages variés, ses lieux intimistes ou conviviaux, l’évasion des visiteur.euse.s.